Etape : Usciolu => Asinau (20/07)

Publié le par GR20

Sous le refuge, le long du torrent, entre les rochers, ici et là, c’est tout un village qui est construit.

Les gitans du GR dorment. 4h30, je me réveille. Il fait bon, j’ai bien dormis. Une demi-heure d’avance pour préparer le déjeuner et remplacer pour une fois la tâche que Christian remplit chaque matin. Objectif : sans trop de bruit, atteindre un petit toit sous lequel se trouve quelque gaz mis à disposition par le parc. Ce n’est pas facile, les cailloux roulent et il faut embarquer le moins de tentes possible. Une table de bois se situe pas trop loin : impeccable. 5h00 : tout le monde debout. C’est la fête. Nutella® et  confiture de châtaigne.

6h30-7h00, c’est enfin le départ. Le plus tôt sera le mieux, le soleil peut chauffer et nous avons 7 à 8 heures de marche. Nous ne partons pas seuls. Tout le village fait comme nous, et c’est une longue caravane qui se met à grimper le sentier rocailleux. Nous suivons l’arrête vers le sud. Est-ce de la marche ou de l’escalade ? Nous nous servons de nos mains, nous cherchons des marches pour les pieds. Du haut de la crête nous avons vue sur la mer, à gauche comme à droite. Progressivement, le soleil monte dans le ciel, mais quelle surprise ! Il laisse son sosie au raz de l’eau : illusion extraordinaire d’un double soleil qui va durer une bonne demi-heure. C’est bien une île. Et puis toute une ribambelle de montagnes plus belles les unes que les autres.

Nous redescendons par une forêt de hêtres bonzaïs. Juste la taille pour y être à l’ombre. Rien à voir avec les pins laricio et maritimes de 50m vus la veille. Entre ces hêtres qui grandissent au fur et à mesure de la descente, l’herbe s’implante. Quelques sources. Paul rêve de sieste. Plus loin, nous arrivons sur un grand plateau, moitié vallon. C’est un autre pays, une steppe jaune et verte. De l’herbe pour quelques bêtes (vaches) et ce fameux genet scorpion, plus piquant qu’un hérisson en colère. Les ruisseaux sont présents et donnent naissance à des pozzines. Un vent tendre, des fleurs. Sur le parcours, Benji et Damien rencontrent des chasseurs de cochons sauvages. Attrapés avec un lasso après égrainage.

 Nous nous arrêtons près d’un ruisseau à l’ombre pour une petite croûte. Nous troublons la quiétude de quelques truites au passage. Puis de nouveau, le chemin grimpe vers le sommet de l’Incudine (2134m). Enorme boule de pâte de roche qui nous permet d’avoir un panorama à 360° (Ajaccio, Porto Vecchio…). La mer, la montagne, le petit village, et là toute proche, la Sardaigne. Nous nous implantons pour casser la croûte.




13h45, il fait chaud et il est bon de redescendre sur le refuge pour choisir en premier nos emplacements. Depuis quelques jours, c’est la course de ce côté-là. Les campeurs ne bénéficient que de peu d’emplacements et de structures. M’enfin. On s’en fout, on se sent si proche de la nature à chaque fois. La descente est rude mais belle. Il fait chaud ; nous sommes à l’abri du vent. On a descendu 500m (d’altitude) en 1h. On aperçoit très vite le refuge. De nouvelles aventures nous y attendent. Vent assez fort ; plus de pain…Peut-on survivre ainsi ? Les esprits s’échauffent, on crie famine, désespoir…

Menu du soir :

3 litres de soupe

4 litres de purée

2 saucissons de pays

Abricots séchés : 2,5 chacun

Nous survivrons donc jusque demain et en avant pour de nouvelles aventures !!

 

Fable :

Histoire de Popaul et de l’anglais (nouvelle version du corbeau et du renard)

Un popaul manquant de pain vit surgir notre anglais du refuge. A sa main, il portait un magnifique pain complet. « Ah, mon bon ami ; quel bon pain vous avez ! Vous êtes si bon, si rapide dans la montagne sauriez-vous me dépanner ; nous avons faim et manquons de pain. »

Et le tout en anglais évidemment…

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